Agresseur recherché désespérément pour la démarche à suivre

Agresseur recherché désespérément pour la démarche à suivre

par Willy Wimmer, ancien secrétaire d’Etat au ministère allemand de la Défense et vice-président de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE

Poutine ne cesse de se méfier du piège de l’agresseur que l’Occident lui a tendu. C’est une affaire qui doit causer le pur désespoir lors de la convocation de Mme Merkel à Washington. Lentement mais sûrement, les «Nuland Boys» en Ukraine se révèlent être un échec. Alors qu’on a investi des milliards de dollars, comme Mme Nuland ne se lasse pas de souligner, la récolte que l’on espérait ne peut pas être engrangée.

Cela devient avant tout évident quand on considère la teneur des informations récentes de la Bundeswehr:

  1. «La Suède a fermé son espace aérien aux avions SDCA [Système de détection et de commandement aéroporté] afin qu’aucune mission de reconnaissance – pas non plus celles de postes de commandement aéroportés – ne puissent être effectuées à partir de l’espace aérien suédois.
  2. La Finlande a constaté qu’en Ukraine orientale, il n’y a pas seulement des troupes de mercenaires américains en action mais aussi des troupes américaines régulières.
  3. Après avoir reçu l’«argent de combat» des USA, accordé prétendument pour une semaine seulement, le gros des combattants du Maïdan à Kiev exige des USA le paiement identique pour toute la durée de leur engagement sur le Maïdan.
  4. Un train en Ukraine aurait été obligé de s’arrêter en rase campagne et les passagers en possession d’un passeport russe auraient été délestés de leurs objets de valeurs.»

Si tout cela n’aide pas à inciter la Fédération de Russie à commettre cette unique faute que l’Occident attend si ardemment, il faut avoir recours à d’autres réflexions. La dimension de ces réflexions a été rendue évidente par le Sécretaire d’Etat Kerry lors d’un discours tenu devant l’Atlantic Council, selon les reportages des media. Toute coopération économique étroite entre l’Union européenne et la Fédération de Russie mettrait en danger la suprématie du bloc global dirigé par les Etats Unis.
Ainsi l’on oppose une politique de «capitulation sans conditions» à l’idée d’une «maison commune européenne» et d’une coexistence paisible. On ne s’étonnerait guère d’apprendre qu’Obama, l’ami à l’écoute, fait pression sur la chancelière allemande pour qu’elle impose au Président russe une sanction personnelle afin de provoquer une réaction agressive de sa part.
Ainsi on pourrait interdire à Poutine de prendre la voie particulière de la route de sortie de Moscou par laquelle il a l’habitude de rentrer chez lui en convoi de plusieurs voitures. Sinon il devrait s’attendre à la fameuse «étape 3» de l’échelle des sanctions – à savoir le coup décisif porté contre son économie juste en dessous du seuil de la guerre. Ces reflexions devraient faire chaud au cœur de l’ancien candidat à la chancellerie Steinbrück.
C’est ainsi qu’il a voulu procéder contre la Suisse en la menaçant de sortir la cavalerie. Mais ce sont les USA qui s’y connaissent et dont la politique, même envers leurs «amis» surveillés, rappelle l’habitude de sortir à cheval du fort – cette fois sur terrain européen – et témoigne de leurs expériences grandioses contre les tribus. On n’aurait que difficilement pu imaginer que les USA puissent s’épuiser à tel point sur des guerres contraires au droit international, et qu’ils en arrivent à considérer la coopération économique la plus ordinaire entre voisins européens comme une menace contre la notion de «puissance mondiale» qu’il se sont accordée eux-mêmes.
Maintenant, à Berlin, tous veulent être de la partie lorsqu’il s’agit de s’allier contre les Russes. A cette fin le président russe est présenté comme démon – et ceci pas seulement dans la «Frankfurter Allgemeine Zeitung». Ces images sont bien connues, depuis il n’y a pas si longtemps. Voilà donc deux personnes qui font ce qui est raisonnable et ne se comportent pas de manière aussi insensée que la grande majorité. Elles parlent à l’«ennemi» auquel nous devons – plus qu’à tous les autres – la Réunification allemande.
Ainsi, Gerhard Schröder, ancien chancelier, et Philipp Missfelder sont menacés d’une raclée. Cependant, on ne peut plus nuire à Schröder même si sur la chaîne de télévision ARD M. Beckmann y prend peine. Et il vaut certes mieux que M. Missfelder parle au président Poutine des officiers allemands arrêtés dans la partie russophone d’Ukraine orientale. Même les maires peuvent être hors de toute mesure, et il est de toute façon bien préférable d’en parler en tête à tête avec Poutine plutôt que de lui téléphoner comme l’a fait la Chancelière.
Le président Poutine saura probablement encore comment la Chancelière l’a débiné auprès du président Obama en lui faisant remarquer que, Poutine vit comme sur une autre étoile. On peut trouver beaucoup à redire des Russes – comme d’ailleurs des Allemands. Mais il faudrait quand même connaître quelques vérités fondamentales:

  1.  aux époques les plus mauvaises, les Russes ont toujours été rigoureusement fidèles aux contrats dans le domaine principal des relations, à savoir les relations économiques.
  2. Les USA ont participé deux fois à des guerres mondiales, craignant de perdre leur influence sur le côté opposé des deux océans.
  3. Etant donné que cette année nous commémorons particulièrement l’anniversaire de l’éclatement de la Première Guerre mondiale, toute personne observant le comportement des USA envers d’autres Etats, ne pourra plus croire ce que le Traité de Versailles essaya encore de mettre sur le dos de Guillaume II.     •

(Traduction Horizons et débats)

Selon les informations récentes de la Bundeswehr:

«1. La Suède a fermé son espace aérien aux avions SDCA [Système de détection et de commandement aéroporté] afin qu’aucune mission de reconnaissance – pas non plus celles de postes de commandement aéroportés – ne puissent être effectuées à partir de l’espace aérien suédois.

2. La Finlande a constaté qu’en Ukraine orientale, il n’y a pas seulement des troupes de mercenaires américains en action mais aussi des troupes américaines régulières.

3. Après avoir reçu l’«argent de combat» des USA, accordé prétendument pour une semaine seulement, le gros des combattants du Maïdan à Kiev exige des USA le paiement identique pour toute la durée de leur engagement sur le Maïdan.

4. Un train en Ukraine aurait été obligé de s’arrêter en rase campagne et les passagers en possession d’un passeport russe auraient été délestés de leurs objets de valeurs.»

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